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THE TRAGEDY OF MACBETH

2015

 

 

 

" C'est l'itinéraire intérieur des personnages que dessinent en priorité l'adaptation et la mise en scène épurées de Florence Rivero. A commencer par le drame de Macbeth lui-même, dont la chute semble annoncée, dès lors que s'amorce sa résisitible ascension. Déchiré par des passions contraires, dévoré par la peur et l'ambition, il finira recroquevillé sous sa pauvre armure, définitivement isolé en lui-même, Don Quichotte crépusculaire attendu par la mort et hanté par ses crimes. Un parti pris de réalisme psychologique qui implique une belle intelligence de la langue de Shakespeare, servi ici en version originale. Porté au présent, le texte ancien est adressé, entrecoupé de silences, mis en situation. Une qualité de jeu remarquable pour de jeunes comédiens amateurs. "  

  Jean-Michel Meyer (metteur en onde RTS)
 
 
 

" [...] La très sorcièresque Florence Rivero (elle s’est en effet gardé sans doute le rôle le plus jouissif) a ainsi pu mettre en scène un Macbeth inventif et efficace, qui aura catharsisé les passions les plus infâmes [...]

On ne présente bien entendu plus Macbeth, tant le personnage éponyme, son épouse machiavélique au moins aussi célèbre que lui et leur sanglante accession au trône font partie de l’imaginaire tragique occidental. Le parti pris assumé, visible, comme souvent avec les longues pièces shakespeariennes, dans le choix des scènes coupées, de se focaliser sur Lord et non sur Lady Macbeth permet d’épurer l’intrigue, de dédiaboliser une figure féminine rendue généralement coupable de tous les maux et de mettre en exergue la folie du anti-héros, avec une jubilation non contenue. Le décor sobre à l’avant-scène (du mobilier pour représenter à gauche une salle à manger, lieu des scènes de groupe, et à droite une espace plus intime, où se déroulent les face-à-face) est contrasté par un imposant trône en arrière-plan peut-être sous-utilisé mais qui figure dès les premiers instants l’enjeu de la pièce, soit la volonté maladive d’accéder au pouvoir, comme si l’issue était contenue dans la situation initiale – comme une tragédie, quoi.

 

[...] L’interaction entre visible et invisible (voix off lugubres, masques apposés sur le visage de convives réels pour faire vivre l’hallucination, sorcière au singulier, la distribution ne permettant probablement pas d’en avoir trois, mais quelle sorcière!) est inventive et crédible, de même que les scènes de violence, qui laissent transpirer une atmosphère ambiguë. En effet, la superposition de scènes de cour réalistes et d’interludes inquiétants nous laisse cette sensation bien connue, lorsqu’un malheur survient, quand le réel ne s’accorde pas aux faits, se plaît à contredire le drame par son immuabilité. C’est pourquoi Macbeth tente de briser ce qui est pour éviter d’affronter ce qui a été, jusqu’à un final où la folie quasi-comique offre la seule issue possible à telle schizophrénie. La mort subséquente n’est ensuite qu’anecdotique. "

Frédéric Guignard ( "L'Atelier critique")

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